De froidure et de glace

Lorsque j’ai commencé à concevoir mon premier ouvrage «Lozère - Le temps d’un hiver», j’ai passé de nombreuses heures au milieu de nulle part, à photographier l’immensité glacée. J’ai réalisé à quel point la lumière pouvait être porteuse de sens et je me suis amusé à saisir des moments d’éternité pris par le froid. C’est ainsi que j’ai commencé à contraster les silences, entre deux nuances de vide. La matière figée ne l’était plus vraiment. Elle est devenue parlante.
L’abstraction n’est pas uniquement ce qui nous perd ou nous perturbe. Elle nous amène
à redécouvrir le monde tel qui est réellement. C’est l’histoire de cette série photographique. Partir d’un rien et remonter le temps pour redéfinir l’ensemble. L’histoire de l’eau qui se fige, de la vie en sommeil, des éclats de rire pris au piège qui scintillent dans la lumière du jour. Et puis le jeu des nuances de bleu et de blanc, qui sous le feu de la glace et sous l’emprise du vent, redessinent l’espace sous l’œil du photographe.