Gérard Schneider : Décennies de Création sur Papier

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MALA Gallery

Introduction

MALA Gallery est fière de présenter « Gérard Schneider : Décennies de Création sur Papier », une exposition virtuelle en ligne dédiée aux œuvres sur papier de l’artiste, réalisées entre 1958 et 1986. Cette exposition, qui se déroulera du 01 juin 2024 au 30 juin 2024 (prolongée au 31 juillet 2024), mettra en lumière 17 œuvres sur papier de notre collection sélectionnées avec soin, reflétant, à partir des années 50, trois périodes distinctes de son parcours artistique et sa maîtrise exceptionnelle du travail sur papier :

- Les Années Glorieuses (1951 – 1961) - 8 œuvres : Après s’être affirmé en 1945 comme peintre abstrait, et après être devenu une figure majeure de l’avant-garde - formant un trio reconnu avec Hans Hartung et Pierre Soulages -, c’est pendant cette décennie, que l’œuvre de Schneider s’amplifie, se fortifie et s’impose au-delà de l’Hexagone. De grandes expositions lui sont consacrées à Cologne, Krefeld, Bruxelles, Venise, Cassel, Milan ou encore au Japon et aux États-Unis.

- Les Années Calligraphiques et Lumière (1962 – 1972) - 5 œuvres : Cette décennie marque une nouvelle étape de la carrière artistique de Schneider. À partir des années 1960, le geste de Schneider évoque celui de la calligraphie. Il se dépouille de l’inutile, devenant un geste porteur de sens. L’utilisation de l’encre permet à l’artiste d’explorer les nuances du noir et ses variations : noir profond, léger, brillant, moiré, bleuté... En outre, Schneider s’affranchit davantage et parvient à une synthèse de la forme et de la couleur. Il peint des compositions amples où le mouvement large de la brosse souligne la monumentalité expressive. Sa nécessité intérieure s’étale, éclate et rejaillit en taches, coulées et gerbes liquides.

- Les Années Matures (1973 – 1986) - 4 œuvres : À plus de 70 ans, Schneider reste fougueux et se tourne vers le papier pour une rapidité d’exécution. Il crée de grandes et lumineuses compositions colorées et gestuelles. À 87 ans, il réalise une synthèse entre les œuvres des décennies 60 et 70, travaillant « dans le frais » et conservant la flamboyance des couleurs.

L’exposition nous invite à explorer une période qui s’étend sur 28 années de création marquées par le génie de cet artiste de renommée internationale.

Alors que la peinture sur toile et la peinture sur papier sont des pratiques qu’il exerce de manière complémentaire, Gérard Schneider trouve dans le papier un terrain d’expression directe et spontanée. Cette exposition met justement en lumière - outre l’évolution artistique de Schneider - l’importance cruciale du papier dans son œuvre, réalisée entre 1958 et 1986.





Gérard Schneider : Pionnier de l’Abstraction Lyrique

Né en 1896 près de Neuchâtel en Suisse, Gérard Schneider décède à Paris en 1986. Dès son jeune âge, il montre un talent exceptionnel pour le dessin et se passionne pour les maîtres classiques, de Titien à Cézanne.

Désirant acquérir une solide formation en arts, il intègre l’École nationale des Arts Décoratifs puis, en 1918, l’École nationale supérieure des beaux-arts où il étudie sous la direction du peintre académique Cormon.

C’est après la Seconde Guerre mondiale que Schneider se distingue comme peintre abstrait. Pour lui, l’après-guerre marque une période décisive où l’abstraction devient son mode d’expression privilégié. Rompant avec les approches géométriques des avant-gardes antérieures, son art se caractérise par un geste expressif et lyrique. Progressivement, ses œuvres se libèrent des structures géométriques pour explorer un lyrisme vibrant.

En 1946, il expose avec Hans Hartung à la galerie Conti, et ils sont bientôt rejoints par Pierre Soulages.

Ce trio devient central dans le mouvement de l’abstraction lyrique qui redonne à Paris son statut de capitale artistique. D’autres artistes comme Debré, Mathieu, Vieira da Silva et Zao Wou-Ki contribuent également à cette dynamique artistique.

Dans les années cinquante, il est reconnu comme l’un des peintres les plus importants, d’abord à l’étranger, notamment aux États-Unis, et plus tardivement en France, grâce à de nombreuses expositions célébrant l’originalité de son œuvre.





L’Essence du Geste sur Papier

Le papier possède une place très importante dans le travail de Schneider. Gérard Schneider entretient en effet une relation intime avec le papier, un support qui a joué un rôle crucial dans l’évolution de son art.

Contrairement à la toile, le papier - dont la qualité créatrice à un niveau égal à celle des œuvres sur toile - accueille le geste de Schneider de manière directe et sans résistance. Ce médium devient le terrain d’expression privilégié pour un geste spontané et libéré, dépourvu de toute préméditation, fondement même de l’abstraction chez Schneider.

C’est d’ailleurs cette spontanéité qui va lui permettre de radicaliser et simplifier son geste, aboutissant dès le milieu des années 50 à des œuvres où la dimension calligraphique s’impose naturellement. Un développement qui s’inscrit dans un dialogue fructueux avec la tradition japonaise de la calligraphie, au moment où son travail suscite un grand intérêt au Japon et n’est pas du tout étranger à l’émancipation de nombreux artistes japonais au cours des années 1950 et 1960.

Loin d’être une simple préparation pour la toile, ou un domaine réservé à l’étude et à la recherche, le travail sur papier de Schneider est un espace de développement de son œuvre à part entière, qui constitue une pratique complémentaire et autonome. Il précède parfois la réalisation sur toile, en explore les potentialités, mais surtout, il en éclaire les démarches. Le papier devient alors un laboratoire d’expérimentations où formes, signes et couleurs se conjuguent et se recomposent sans cesse. Chaque feuille est une étape dans la quête de nouvelles expressions picturales, une permanence évolutive où l’artiste peut puiser à volonté.

La dernière décennie de la vie de Gérard Schneider marque un tournant décisif dans son œuvre sur papier. Dans les années 70, la production sur papier connaît une expansion sans précédent, culminant au début des années 80, notamment du fait de l’introduction de la peinture acrylique qui révolutionne sa palette, la couleur gagne en intensité et en présence. La rapidité d’exécution permise par l’acrylique libère encore davantage son geste.

Dans les années 80, Schneider explore les grands formats avec une vigueur renouvelée, produisant des œuvres d’une rare intensité.

De l’encre de Chine à l’acrylique, le papier est pour Gérard Schneider un terrain d’exploration inépuisable.

Gérard Schneider a toujours accordé une place importante au papier dans la présentation de son travail au public, son œuvre sur papier ayant notamment fait l’objet d’expositions majeures y étant dédiées à l’instar des expositions à la Galerie Louis Carré en 1951 (avec Hans Hartung et André Lanskoy), à la Galerie de Beaune en 1951 ou encore à la Galerie Im Erker à Saint-Gall en 1961 et 1963.

Les œuvres de Schneider se trouvent dans de nombreuses et prestigieuses collections publiques à travers le monde : tels que le Musée national d’Art Moderne – Centre Pompidou à Paris, le Museum of Modern Art (MoMA) à New York, le Musée Picasso à Antibes où le Museum Ludwig à Cologne, etc. En Europe, elles sont exposées en France, en Suisse, en Allemagne, en Belgique, en Italie, en Espagne et en Norvège. Aux États-Unis, ses œuvres ornent des institutions renommées. En Amérique du Sud, elles sont présentes au Brésil et au Mexique, tandis qu’au Canada, elles se trouvent à Montréal. En Asie, ses créations sont conservées au Japon, en Corée du Sud et en Indonésie.





Une Période de 28 Ans d’Abstraction Présentée

Notre exposition vous invite à découvrir l’importance cruciale du travail sur papier à travers un différentes périodes dans le parcours artistique de Schneider.

Elle met en lumière la profondeur des choix esthétiques effectués de décennie en décennie, sur une période de 28 années, et la manière dont les œuvres sur papier offrent une perspective unique et éclairante sur son œuvre.

Ces 17 œuvres reflètent une grande diversité du travail sur papier chez Gérard Schneider. Les petits formats, les formats plus grands, sur différents supports et techniques, l’encre de Chine, le pastel, la gouache et l’acrylique, témoignent de la liberté totale que lui offre le travail sur papier.

En définitive, cette exposition invite à plonger dans l’univers dynamique et en perpétuelle transformation de Gérard Schneider, où chaque feuille de papier est un témoignage de sa quête inlassable d’une abstraction pure, un espace où le geste trouve son expression la plus authentique et la plus vibrante.

Nous espérons que cette exposition virtuelle en ligne vous permettra de mieux appréhender l’artiste et son œuvre, de ressentir l’émotion et la puissance évocatrice de son travail sur papier et de faire l’acquisition d’œuvres de grande qualité.

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