Shikidô ! Le “chemin japonais des couleurs", sensuel et érotique, où j’ai erré pendant 50 ans, allant et venant sans voix, sans argent, sans pouvoir.

1978-1979 portraits des “outsiders" qui ont posé nues dans mon atelier de Nishiwaki, entre 1978 et 1979. Sortie hors du corps, du lieu, du temps, et même de la sensation pour se retrouver à la merci d’une densité fantôme en accord avec la désinence sexuelle féminine. Comme si le rêve, l’extase, la peinture, le désir et l’amour ne connaissaient ni le temps ni les frontières.

La ruse des ruses, c’est de savoir se faire invisible comme une feuille dans le feuillage et obtenir de son existence qu’elle devienne un leurre. C’est ainsi que j’ai pu passer des années inexplicablement heureuses, jamais vraiment là, perdu dans le silence et la beauté, errant sans tiers entre deux mondes, entre l’est et l’ouest, comme un passeur du passé de Chronos, ou un contrebandier franchissant nuit et jour les frontières dans les deux sens, les valises pleines de choses délicieuses, sans qu’aucun regard ne le menace !